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Étude Actijeunes 2

Principaux résultats de l’étude Actijeunes 2 :

 

  • Augmentation significative du temps passé au lit (+ 25.7 min), dont plus de 21 minutes de sommeil
  • Endormissement plus rapide passant de 19.2 min à 11.8 min
  • Surtout, augmentation significative du Sommeil Lent Profond (+ 19.8 minutes) après le changement de literie

Convaincre un adolescent d’aller se coucher n’est pas de tout repos. L’Association Pour la Literie (APL) a donc demandé à l’European Sleep Center de tester l’impact d’une literie neuve de grande taille sur la qualité et la durée du sommeil sur un panel d’adolescents de 16 ans.

Les résultats sont positifs et offrent une solution simple pour réduire la « dette de sommeil » que présentent aujourd’hui beaucoup de jeunes français. Ils sont d’autant plus intéressants que l’impact du sommeil sur les capacités d’apprentissage et sur l’humeur est aujourd’hui scientifiquement reconnu.

Mesurer l’impact d’un changement de literie sur le sommeil des 15-16 ans

Les ados n’aiment pas aller se coucher. En revanche, ils expriment et décrivent assez facilement leurs problèmes de fatigue et de sommeil. Il est donc intéressant de les sensibiliser à l’impact de leur environnement (dont la literie est un élément central) sur la qualité de leur sommeil, et donc de leur humeur et de leur énergie.

L’étude ADOSOM permet de montrer de manière scientifique et objective les effets d’un changement de literie sur le sommeil des adolescents. Elle mesure précisément trois éléments :

  • la quantité de sommeil, literie ancienne (A) versus literie nouvelle (N), ainsi que son efficacité (temps dormi par rapport à temps passé au lit)
  • la qualité du sommeil représenté par plusieurs paramètres : latence d’endormissement, pourcentage de sommeil lent profond, nombre d’éveil/heure et durée des éveils
  • Le ressenti des adolescents sur la qualité de l’éveil, l’énergie…

60 % des ados dorment sur un lit qu’ils n’ont pas choisi

Les adolescents héritent souvent de lits anciens provenant de leur famille ou de leurs proches, sans que la qualité de la literie soit considérée comme un critère important. De plus, la taille des adolescents évoluant très rapidement, il est parfois difficile de changer de lit pour s’y adapter aussi facilement qu’on change de vêtements. Bien des adolescents dorment donc dans des lits trop petits pour eux.

Ainsi :

  • Plus de 60 % des jeunes dorment dans un lit qu’ils n’ont pas choisi eux-mêmes, et 65 % ne l’ont pas testé pour vérifier qu’il leur convenait bien.
  • 12 % dorment sur un matelas posé à même le sol ou sur un canapé-lit.

Méthodologie : une mesure scientifique du sommeil en conditions réelles

15 adolescents ont été sélectionnés pour cette étude, ce qui permet une excellente fiabilité statistique des résultats. Les critères d’inclusion dans l’étude imposaient qu’ils ne présentent pas de troubles du sommeil avérés, dorment sur une literie ancienne de plus de 7 ans et de taille classique (80/190 en moyenne). L’âge moyen était de 16 ans et les 15 sujets ont été conservés.

Il leur a été proposé une polysomnographie, c’est-à-dire un examen médical reposant sur enregistrement complet du sommeil et consistant à capter les rythmes électriques qui proviennent du corps pour en déduire les stades de sommeil.

L’examen permet la mesure objective de la macrostructure du sommeil (quantité, latence d’endormissement, pourcentage de sommeil lent profond, pourcentage de sommeil paradoxal…) ainsi que la microstructure (nombre de micro-éveil et durée/heures) sur leur literie d’origine versus une literie neuve de grande taille (100/200).

Les enregistrements A (literie ancienne) et N (literie neuve) ont été réalisés dans les mêmes conditions expérimentales (à domicile dans l’environnement de la chambre à coucher) et les mêmes conditions nutritionnelles, d’activité physique et de jour dans la semaine. Les tracés ont fait l’objet d’une double lecture comparative.

Un résultat majeur : l’augmentation significative du sommeil lent profond

Les principaux résultats montrent :

  1. Une augmentation significative du temps passé au lit (+ 25.7 min), dont plus de 21 minutes de sommeil
  2. Un endormissement plus rapide passant de 19.2 min à 11.8 min (diminution relative de 38.5%).
  3. Et, surtout, une augmentation significative du Sommeil Lent Profond passant de 21.3 % à 24.3% (augmentation relative de 14.1%), soit + 19.8 minutes de sommeil lent profond après le changement de literie.

Le fait de changer de literie pour une literie neuve de grande taille chez les adolescents agit donc sur la macrostructure du sommeil, en augmentant légèrement la quantité de sommeil, en diminuant de manière importante la latence d’endormissement, et en augmentant significativement le sommeil lent profond (le sommeil de qualité) au détriment du sommeil superficiel.

Conclusion : de l’influence de la literie sur la réussite scolaire et l’humeur

Les études récentes démontrant l’importance du sommeil lent profond dans les processus de consolidation de la mémoire, et notamment des apprentissages, sont un élément-clé d’interprétation des résultats d’Actijeunes 2015.

A cet âge de construction de la personnalité et d’acquisition rapide des connaissances, une augmentation relative de 14% du sommeil lent profond apporte un réel bénéfice sur la mémoire et l’acquisition des apprentissages, sans aucun effet secondaire de type médicamenteux ou chimique.

Des mesures simples, consistant à changer des literies non adaptées car trop petites et/ou trop anciennes peuvent donc avoir une influence positive sur la performance scolaire, comme d’ailleurs sur l’humeur et les risques « anxiété/dépression » spécifiques de l’adolescence.

De plus, un endormissement rapide suivi d’un sommeil lent profond plus long est un avantage supplémentaire pour les adolescents.